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Au-delà de la blouse blanche

« Au-delà de la blouse blanche » vous invite à découvrir les chercheurs de la Faculté de médecine sous un nouveau jour – en dévoilant les histoires, les sources d’inspiration et les petits traits singuliers qui animent leurs travaux scientifiques. Chaque portrait offre un aperçu unique du parcours d’un chercheur, de l’étincelle qui a éveillé sa passion pour la recherche aux conseils qu’il partage avec les scientifiques de demain, révélant ainsi le visage humain derrière chaque découverte scientifique.
Dr Greg Hundemer et personnaliser le traitement de l’hypertension
Pour le Dr Greg Hundemer, l’hypertension n’est pas qu’un problème de santé courant — c’est une énigme à résoudre. Néphrologue et chercheur, il s’intéresse particulièrement à l’aldostérone, une hormone qui joue un rôle clé dans l’hypertension et les maladies vasculaires. Si l’aldostérone est essentielle en période de stress — en aidant l’organisme à retenir le sel —, sa dérégulation est en cause dans de nombreux cas d’hypertension, augmentant le risque de maladies cardiaques et rénales.
Remettre en question l’approche universelle
L’hypertension touche une personne adulte sur quatre, mais les traitements proposés ne tiennent souvent pas compte des causes sous-jacentes propres à chaque patient. « Il faut abandonner l’approche universelle en matière d’hypertension, affirme le Dr Hundemer. En ciblant les mécanismes particuliers à l’origine de l’hypertension chez chaque patient, on pourrait faire des avancées majeures dans la prévention des maladies cardiaques et rénales. »
La force du mentorat
Tout au long de sa carrière, le mentorat a joué un rôle clé dans son cheminement. Durant son stage de perfectionnement au Brigham & Women’s Hospital à Boston, il rencontre le Dr Anand Vaidya, sommité mondiale en hyperaldostéronisme primaire. « Ses idées novatrices ont transformé ma compréhension de l’hypertension et ont nourri mon intérêt pour la recherche clinique et translationnelle », raconte-t-il. Le Dr Hundemer continue de bénéficier des conseils du Dr Vaidya, tout en tissant des liens solides de mentorat à Ottawa, notamment avec les Drs Greg Knoll, Kevin Burns, Manish Sood, Ayub Akbari et Swapnil Hiremath.
Conseils aux chercheurs et chercheuses de demain
Voici les trois conseils du Dr Hundemer à celles et ceux qui souhaitent se lancer en recherche :
Le travail acharné, la persévérance et le dévouement sont essentiels — les obstacles sont inévitables, mais c’est la manière d’y répondre qui fera toute la différence.
La recherche est un effort collectif. Entourez-vous d’un réseau solide et bienveillant, et ne vous limitez pas géographiquement — les collaborations à l’échelle nationale et internationale sont précieuses.
Il est essentiel de préserver un équilibre entre le travail et la vie personnelle. « Ma famille est ma priorité absolue, et je leur dois tout mon succès. »
Au-delà de la médecine : un passé en altitude
Avant d’entreprendre sa résidence en médecine interne, le Dr Hundemer a passé quatre ans comme médecin de l’air dans l’US Air Force, travaillant auprès du programme d’avions de reconnaissance U-2 à très haute altitude. « Je suis peut-être l’un des seuls néphrologues à avoir volé à plus de 70 000 pieds d’altitude et à avoir vu la courbure de la Terre », confie-t-il. Cette expérience militaire a profondément influencé son parcours, renforçant la résilience et l’adaptabilité qui caractérisent aujourd’hui son approche de la médecine et de la recherche.

Dre Beth Potter et faire progresser la recherche sur les maladies génétiques rares
La Dre Beth Potter se consacre à l’amélioration des soins et des résultats pour les enfants atteints de maladies génétiques rares. Bien que ces enfants présentent souvent des besoins médicaux complexes, le faible nombre de cas pour chaque maladie rend les études rigoureuses difficiles, ce qui entraîne un manque de données probantes pour orienter les soins. Pour y remédier, la Dre Potter et ses collaborateurs et collaboratrices travaillent au sein de réseaux multicentriques afin de concevoir conjointement des études avec les patients, leurs familles et les professionnels de la santé. « En travaillant ensemble, nous pouvons optimiser les ressources limitées, recruter des participants dans un bassin plus large et cibler les questions de recherche et les résultats les plus importants », explique-t-elle. Elle explore également des méthodes pour simplifier l’évaluation des soins, notamment par des essais cliniques reposant sur des registres de patients de grande qualité. Elle dirige actuellement le réseau de recherche INFORM RARE : .
Une carrière influencée par le dépistage néonatal
Le parcours de recherche de la Dre Potter a débuté par une passion pour la santé maternelle et infantile. Après son doctorat, elle s’est intéressée aux programmes de dépistage néonatal à l’échelle de la population et a rapidement constaté un enjeu majeur : le manque de données probantes sur l’efficacité des traitements pour les maladies rares visées par le dépistage. « Grâce à ma formation en épidémiologie, en santé infantile et en dépistage, j’étais bien placée pour contribuer à renforcer la base de données probantes », souligne-t-elle. Cette démarche coïncidait avec l’expansion du programme de dépistage néonatal de l’Ontario et son transfert au CHEO, sous la direction du Dr Pranesh Chakraborty. Leur collaboration dans ce domaine s’est poursuivie pendant près de vingt ans.
Le pouvoir du mentorat et de la collaboration
Tout au long de sa carrière, le mentorat et la collaboration ont été essentiels au succès de la Dre Potter. « J’ai eu des mentors formidables, notamment ma directrice de doctorat, la Dre Kathy Speechley, ainsi que mes superviseurs postdoctoraux, les Drs Brenda Wilson et Ian Graham », mentionne-t-elle. Elle apprécie les occasions de collaborer avec des experts de diverses disciplines, ce qui lui permet d’apprendre continuellement. Au cours des huit dernières années, elle a aussi travaillé en étroite collaboration avec des patients et des familles partenaires. « C’est particulièrement enrichissant d’apprendre de leurs perspectives uniques et de constater les avantages d’un véritable partenariat. »
Conseils à la relève
La Dre Potter encourage la relève en recherche à suivre sa passion. « Il est important d’avoir une stratégie pour bâtir une carrière réussie, mais il est encore plus important de faire de la recherche qui vous tient à cœur », affirme-t-elle. « Travailler sur des sujets qui me passionnent m’aide à persévérer face aux défis inévitables, tout en nourrissant mon énergie et ma créativité. »
Un regard neuf sur la vie étudiante
Cette année universitaire a offert à la Dre Potter une perspective inédite : son aîné a commencé des études à l’Université d’Ottawa. « C’est amusant de voir les choses du point de vue des étudiants, alors que mon enfant découvre la vie universitaire ! », confie-t-elle. Cette transition a renforcé son appréciation du parcours étudiant et de l’expérience en enseignement supérieur.

Dre Mireille Ouimet et démêler les liens entre le cholestérol, les maladies cardiovasculaires et la santé du cerveau
Les travaux de recherche de la Dre Mireille Ouimet portent sur le transport du cholestérol et le métabolisme des lipides dans les maladies cardiovasculaires, avec un intérêt particulier pour le métabolisme des gouttelettes lipidiques et l’autophagie dans les cellules spumeuses. Elle s’intéresse notamment à la lipophagie — une forme sélective d’autophagie qui régule la dégradation des gouttelettes lipidiques. Plus récemment, ses recherches se sont élargies au domaine de la neurodégénérescence, en explorant l’impact de l’équilibre du cholestérol sur la santé cognitive. « Le métabolisme lipidique joue un rôle clé dans de nombreuses maladies, et en comprendre les mécanismes fondamentaux peut ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques », explique-t-elle. [En savoir plus sur ses recherches.]
Un moteur personnel et scientifique
Le parcours de la Dre Ouimet en recherche est tout sauf conventionnel. Elle a commencé ses études de premier cycle en génie électrique avec l’intention d’entrer en médecine, mais elle a découvert en chemin une passion pour la recherche fondamentale. « J’ai été séduite par l’élégance de la science pour répondre à des questions complexes et fondamentales », se souvient-elle. Sa motivation est aussi profondément personnelle : sa famille a des antécédents d’AVC, de maladies cardiaques et d’hypercholestérolémie — elle-même incluse. « J’ai un taux élevé de lipoprotéine(a) [Lp(a)], une lipoprotéine particulièrement proathérogène, mais souvent négligée en clinique — alors je recommande toujours aux gens de faire vérifier leur Lp(a) ! », ajoute-t-elle. Pour la Dre Ouimet, la curiosité scientifique combinée à l’espoir d’améliorer les soins aux patients reste une source constante de motivation. « En fin de compte, je veux que nos recherches aient un impact concret au chevet du patient. »
Le mentorat et une communauté de recherche solidaire
La Dre Ouimet souligne le rôle essentiel de plusieurs mentors dans son parcours. Pendant son doctorat, le Dr Yves Marcel a nourri sa passion pour les mécanismes d’efflux du cholestérol et encouragé sa curiosité scientifique. En stage postdoctoral, elle a travaillé avec Kathryn Moore, qui lui a appris l’importance de travailler intelligemment et d’adopter une approche interdisciplinaire. En dehors du milieu universitaire, sa plus grande source d’inspiration demeure sa mère, qui a brisé les barrières dans un domaine majoritairement masculin. « La voir surmonter ces défis m’a inculqué une grande résilience », affirme-t-elle. Elle apprécie aussi la forte camaraderie qui règne au sein de la communauté de recherche de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa. « Je suis extrêmement reconnaissante de faire partie d’une communauté aussi collaborative — cela a un impact important sur mon travail et mon bien-être. »
Conseils à la relève
À l’intention des jeunes chercheuses et chercheurs, la Dre Ouimet insiste sur l’importance de sortir de sa zone de confort et de suivre sa passion. « Ne courez pas après les tendances, ne cherchez pas à plaire aux autres — restez fidèles à vous-mêmes », conseille-t-elle. Elle encourage aussi à poser ses limites, reconnaître ses besoins et trouver un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. « Il est tout à fait acceptable de prendre du temps pour soi et sa famille — sans culpabilité », souligne-t-elle. En parallèle, elle insiste sur l’importance de s’entourer d’un solide réseau de soutien. « Bâtissez votre “village” — des mentors, collègues et collaborateurs qui vous élèvent et rendent le travail plus agréable. »
Un compagnon de quarantaine un peu spécial
Quel achat insolite pendant la pandémie ? Un lapin bélier à crinière libre-nommé Billy, au palais étonnamment raffiné. « Il prenait des gorgées de bière ou de vin dans nos verres dès qu’on avait le dos tourné — il a vraiment vécu sa meilleure vie pendant le confinement ! », dit-elle en riant. Un rappel cocasse que les plus belles découvertes surgissent parfois là où on s’y attend le moins.
