Les créations sur les jardinières de la Grande Allée / Kichi Mìkà ns
La Grande Allée s’est parée de couleurs éclatantes cet été grâce aux motifs peints sur les 14 jardinières qui la bordent.
Stylisés par , artiste tatoueuse Wendat, les dessins représentent des animaux célèbres de la région d’Ottawa, accompagnés de plantes ou de symboles connexes. Par exemple, l’aigle – un animal sacré – est associé au tabac qu’on lui offre souvent en remerciement; le cerf, lui, est représenté avec l’if, son arbuste préféré.
Pour Terry, ces dessins honorent à la fois la culture Anishinabe et Wendat et rappellent que tout le monde a sa place ici – tant les personnes autochtones que non autochtones.
Cet art s’inscrit dans le 3e cerceau du Plan d’action autochtone, pour rehausser la visibilité de la présence autochtone sur le campus par un apport esthétique. D’ailleurs, la Grande Allée porte aussi désormais le nom Kichi Mìkà ns, ce qui ajoute à la démarche d’autochtonisation.
« En exposant notre art dans des espaces publics très passants, nous souhaitons rappeler que notre communauté est toujours aussi présente et importante, explique Terry. Notre identité est intimement liée à la communauté et à notre lien avec la terre. »
Tareyn Johnson, la directrice des affaires autochtones de l’Université d’Ottawa, explique que l’initiative visant à embellir Kichi Mìkà ns (qui signifie « grand chemin ») invite tous ceux et celles qui empruntent la Grande Allée à s’imprégner des visions du monde autochtones. L’initiative est aussi un rappel que l’Université est érigée en territoire algonquin non cédé. Mentionnons également que des traductions en langues autochtones sont de plus en plus intégrées aux noms des pavillons, aux affiches sur le campus et aux espaces extérieurs.
Sculpture autochtone sur la pelouse du pavillon Tabaret

En octobre 2019, la sculpture Elle danse avec la terre, l’eau et le ciel, de l’artiste mohawk et oneida David General, a été dévoilée sur la pelouse du pavillon Tabaret. Elle représente une silhouette féminine abstraite enveloppée dans un châle. Cette sculpture reconnaît la relation entre l’Université d’Ottawa et les Omamìwìnini Anishinà beg, ainsi que tous les peuples autochtones de la région de la capitale nationale.
« Ma sculpture représente le rôle important que les femmes se voient confier par le Créateur pour préserver les dons essentiels à toute forme de vie, a expliqué l’artiste lors du dévoilement. Elle danse avec la terre, l’eau et le ciel permet à nos familles, à nos communautés et à nos nations de célébrer et d’apprécier les réalisations des femmes. »
Art autochtone contemporain dans la rotonde

Grâce à une collaboration avec la Banque d’art du Conseil des arts du Canada, quatre œuvres d’art contemporain autochtone sont installées dans la rotonde du pavillon Tabaret – un emblème de la vie universitaire et administrative à l’Université d’Ottawa – depuis novembre dernier. On y retrouve les œuvres Hair Braiding Booth (2022) de Jessica Winters, Wanna Trade Belts? No. 1 (2023) de Dominic Lafontaine, Free Ride (2022) de Frank Shebageget et Coupling / Union Screwed (2008) de Nadia Myre. Leur présence pourra amener les étudiants et étudiantes à plonger dans les histoires qu’elles racontent et à poursuivre leurs apprentissages sur les peuples autochtones et leur vécu. Découvrez les histoires que racontent les œuvres du pavillon Tabaret, ou baladez-vous dans la rotonde pour les admirer en personne.
Mur végétal, ou Kà gige Kitigà n, dans le pavillon FSS

En mai 2024, l’artiste algonquine anishnà be Stephanie Tenasco a transformé le mur végétal situé dans le pavillon des Sciences sociales en l’ornant d’un motif floral qui évoque les œuvres florales perlées que créent les peuples autochtones. Un nom algonquin a également été donné au mur : Kà gige Kitigà n, qui signifie « jardin éternel ».
« Les peuples autochtones peuvent utiliser des motifs de perles qui se rapportent à leur territoire d’origine ou aux enseignements qui en proviennent », précise l’artiste. Ode’iminan (fraise), qui a la forme d’un cœur, est connue sous le nom de baie du cœur dans certaines cultures autochtones. « L’œuvre représente les cœurs reliés les uns aux autres au sein de la communauté, et les nouveaux départs », poursuit-elle. Lisez l’article complet sur la transformation du mur végétal réalisée par Stephanie.
Murale autochtone dans le pavillon Fauteux

Depuis 2023, une grande murale qui représente les enseignements et les principes juridiques du peuple Anishinaabe se rapportant à nibi (l’eau) est exposée bien en vue au troisième étage du pavillon Fauteux. La murale, créée par les artistes autochtones Christi Belcourt et Isaac Murdoch, du (en anglais), représente deux êtres spirituels qui veillent sur l’eau. Si l’œuvre sert de point de départ à la discussion sur les traditions juridiques autochtones liées à l’eau, elle nous donne aussi l’occasion de découvrir comment les lois autochtones découlent de l’interrelation et de l’objectif du bien-être collectif. Découvrez-en plus sur la murale autochtone au pavillon Fauteux.