Éminent écologiste, spécialiste de la conservation et professeur au Département de biologie de l’Université d’Ottawa, Jeremy Kerr a été élu membre de la Société royale du Canada (SRC). En lui accordant cette distinction, la SRC reconnaît qu’il est l’une des voix les plus estimées et les plus influentes du pays dans le domaine des sciences, un honneur qu’il doit à son travail remarquable et à ses relations de collaboration internationale. Ses partenariats, établis partout dans le monde, ont donné lieu à des recherches innovantes, notamment les premières études à l’échelle continentale ayant montré comment les changements climatiques réduisent l’aire de répartition des pollinisateurs comme les bourdons en Europe et en Amérique du Nord.
Des observations sur le terrain aux changements de politiques
En dehors du laboratoire, les recherches du professeur Kerr influencent les politiques et encouragent les mesures de conservation. Au début de sa carrière, il a joué un rôle clé dans les travaux de consensus scientifique, menés dans tout l’Ontario, qui ont directement contribué à l’adoption de la Loi sur les espèces en voie de disparition par la province en 2007. Du côté fédéral, il a fait partie des efforts visant à préserver la Loi sur les espèces en péril et beaucoup travaillé aux initiatives de protection de la nature sauvage. À l’international, il a présidé un groupe de travail de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la science citoyenne, aidant les pays du monde entier à utiliser la mobilisation citoyenne et les données scientifiques pour guider l’élaboration des politiques.
Au cœur de son approche, le professeur Kerr tente de concilier sciences et politiques publiques. Il s’appuie sur des recherches scientifiques pour communiquer efficacement avec les gens qui prennent les décisions et veiller à ce que les solutions de conservation se fondent sur les meilleures données disponibles.
De petits gestes, de grands effets
Les travaux de Jeremy Kerr ont des retombées évidentes et pratiques pour la population canadienne. En effectuant des études sur les microclimats (de petites régions où les conditions sont plus fraîches ou plus humides qu’ailleurs), son équipe a montré que des gestes simples peuvent aider les espèces à survivre dans des conditions météorologiques extrêmes. Parmi ces gestes positifs, citons la plantation d’arbres d’ombrage, l’entretien des arbustes ou l’aménagement de jardins pollinisateurs dans les cours et les parcs ou même sur les balcons des appartements. Toutes ces mesures protègent la biodiversité, mais renforcent aussi la capacité d’adaptation des communautés aux changements climatiques.
Le professeur Kerr insiste sur le fait que la protection de la biodiversité n’est pas seulement la responsabilité des gouvernements ou des scientifiques : tout le monde peut faire sa part. De la culture de fleurs indigènes pour les pollinisateurs à la création d’habitats pour les papillons, les petites actions menées à l’échelle locale permettent collectivement de freiner la perte de biodiversité en ralentissant le déclin et en donnant aux générations futures la chance de profiter d’une nature florissante.
Un titre prestigieux
La Société royale du Canada est une organisation prééminente regroupant des gens du milieu universitaire, des chercheuses et chercheurs ainsi que des personnes créatives. Ses membres sont des leaders de la sphère intellectuelle qui font avancer compréhension et connaissances pour rendre le Canada, et le monde, meilleur. Jeremy Kerr sera accueilli officiellement au sein de la SRC lors de la Célébration de l’excellence et de l’engagement, qui se tiendra à Montréal en novembre.
Félicitations au professeur Kerr pour cette reconnaissance bien méritée de l’ensemble de son parcours et de son engagement continu envers la science, les politiques et l’avenir de la biodiversité au Canada.