De nouvelles études révèlent que plus du tiers des Canadiennes et Canadiens présentent des symptômes de dépression et d’anxiété, soulignant la gravité d’une crise de la santé mentale qui touche de manière disproportionnée les personnes autochtones et racisées et les jeunes.
Une équipe de recherche du Centre interdisciplinaire pour la santé des Noir.e.s de l’Université d’Ottawa a sondé 4 200 personnes appartenant à divers groupes racisés dans le cadre de deux études évaluées par les pairs dressant un sombre tableau de la santé mentale au pays : plus de 38 % des personnes répondantes présentaient des symptômes de dépression, et le tiers a déclaré souffrir d’anxiété. Chez les personnes autochtones et racisées, le racisme contribuait à exacerber ces symptômes; ces personnes sont ainsi 18 fois plus susceptibles de souffrir de dépression.
«&²Ô²ú²õ±è;Les résultats devraient sonner l’alarme au sujet de la crise de la santé mentale qui touche la société canadienne, et qui ne fera que s’intensifier si les disparités sociales et économiques continuent de se creuser, alerte Jude Mary Cénat, professeur titulaire à l’École de psychologie de l’Université d’Ottawa. La résilience peut alléger les symptômes, mais elle ne suffit pas et ne peut compenser les répercussions de la discrimination et des inégalités structurelles, et elle est souvent négativement corrélée avec les symptômes d’anxiété. »
Principales constatations :
- La prévalence des symptômes dépressifs était plus élevée chez les personnes autochtones (49,37 %), arabes (44,23 %), asiatiques (41,42 %), noires (32,92 %) et blanches (32,69 %) ayant participé à l’étude.
- Dans tous les groupes raciaux, les jeunes étaient plus nombreux à déclarer des symptômes de dépression et de dépression sévère, et 54,1 % des femmes autochtones ont déclaré des symptômes dépressifs.
- La prévalence de l’anxiété était plus élevée chez les personnes autochtones (47,58 %), arabes (38,99 %), asiatiques (35,92 %), noires (30,12 %), blanches (27,74 %) et métisses (24,56 %) ayant participé à l’étude.
- Les femmes étaient 1,47 fois plus susceptibles de déclarer des symptômes d’anxiété que les hommes, et les personnes non binaires étaient encore plus à risque.
«&²Ô²ú²õ±è;Tous les ordres de gouvernement doivent investir dans des programmes ciblant les groupes les plus vulnérables, faute de quoi la pression risque de s’accentuer sur les systèmes de santé déjà fragilisés tant au niveau national et provincial que régional », insiste le professeur Cénat, co-auteur des études avec Seyed Mohammad Mahdi Moshirian Farahi, stagiaire postdoctoral des IRSC à l’École de psychologie.
Tous deux affirment que la santé mentale, en particulier celle des jeunes, doit être hissée au sommet des priorités nationales et que les résultats de ces études servent de fondement scientifique sérieux pour mobiliser la société civile, les décisionnaires et les établissements autour d’un objectif commun : protéger la santé mentale comme nous protégeons la santé physique.
«&²Ô²ú²õ±è;Nous avons absolument besoin d’un plan national pour la santé mentale qui intègre des mesures de prévention et de prise en charge antiracistes et culturellement adaptées pour garantir un accès équitable aux services de santé mentale. Et nous devons lutter contre le racisme systémique dans les écoles, les milieux de travail et les services publics », conclut M. Farahi.
«&²Ô²ú²õ±è;», publiée dans The Lancet Regional Health – Americas, 51, 101231, le 12 septembre 2025.
«&²Ô²ú²õ±è; », publiée dans Psychiatry Research le 28 août 2025.
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