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La professeure Shiva Nejati rapproche la théorie de la pratique pour renforcer la fiabilité des logiciels

Par Saoussane Boutarta

Intermediate Advisor Marketing and communication- Kanata North, Office of the Vice-President, Research and Innovation

Prof. Shiva Nejati
Chercheuse en génie logiciel à l’Université d’Ottawa, la professeure Shiva Nejati collabore avec de grands noms du secteur comme BlackBerry pour améliorer la fiabilité des systèmes logiciels complexes.

Ses travaux portent sur la vérification et la mise à l’essai de logiciels – plus précisément sur la façon de s’assurer que les logiciels dont nous dépendons de plus en plus fonctionnent comme prévu. Des voitures autonomes à la gestion des urgences, les systèmes à forte composante logicielle doivent pouvoir opérer de manière sécuritaire et efficace dans des conditions réelles.

Des systèmes en temps réel plus fiables

Avec ,i étudie des méthodes d’analyse et de mise à l’essai pour les systèmes d’exploitation en temps réel. L’entreprise conçoit des systèmes pour appareils embarqués où les temps de réponse sont essentiels : ces systèmes doivent non seulement être fiables, mais aussi répondre à des contraintes de réaction très précises.

« Dans les systèmes en temps réel, le système d’exploitation doit absolument être capable de gérer des exigences de réaction complexes, explique-t-elle. Nous avons mis au point des algorithmes efficaces et évolutifs pour en vérifier la fiabilité. Â»

Les approches théoriques de vérification traditionnelles reposent souvent sur des hypothèses simplificatrices difficilement applicables sur le terrain. À l’inverse, les méthodes empiriques et heuristiques sont souvent plus faciles à appliquer, mais elles peuvent manquer de précision ou de clarté. Shiva Nejati tente de remédier à cette situation en combinant apprentissage machine et IA pour accroître l’évolutivité des méthodes heuristiques et leur permettre de produire des résultats plus interprétables.

« L’originalité de notre approche réside dans le fait de rendre ces techniques heuristiques plus intelligentes dans leur façon de chercher des solutions et de les aider à nous fournir des résultats plus faciles à interpréter, précise-t-elle. Nous voulons savoir si un système passe un test, mais nous voulons surtout comprendre pourquoi. Â»

Les travaux de la professeure Nejati ne se limitent pas à faire progresser le savoir universitaire – ils jouent un rôle clé dans le secteur des technologies de pointe en lui permettant de concevoir des systèmes fiables. En développant des méthodes qui aident les logiciels à répondre aux exigences réglementaires, la chercheuse participe directement aux efforts de l’industrie visant à prouver que ses produits sont sécuritaires et fiables.

Une chercheuse avec une expérience du secteur

La professeure Nejati avait déjà amorcé une trajectoire axée sur la collaboration avec l’industrie bien avant de se joindre à l’Université d’Ottawa. Après son doctorat, elle a travaillé dans deux instituts de recherche européens – l’un en Norvège, l’autre au Luxembourg – qui travaillaient étroitement avec l’industrie.

« Ce n’étaient ni des entreprises ni des universités, mais quelque chose qui se situe entre les deux, explique-t-elle. J’ai acquis beaucoup d’expérience en travaillant sur de véritables problèmes du secteur. Â»

Son partenariat avec BlackBerry a vu le jour après qu’une personne de son équipe à l’Université d’Ottawa l’a mise en relation avec quelqu’un de la direction de l’entreprise. Leur intérêt commun pour les systèmes en temps réel a rapidement mené à une collaboration fructueuse.

L’importance de la collaboration

Shiva Nejati est convaincue que les partenariats entre le milieu universitaire et l’industrie sont essentiels pour produire des travaux porteurs et se tenir au courant des défis sur le terrain.

« Quand les travaux ne sont pas motivés par des besoins concrets ou testés sur des produits conformes aux normes de l’industrie, ils peuvent être perçus comme moins fiables, même d’un point de vue scientifique, observe-t-elle. Travailler sur des problèmes réels me permet de rester en phase avec les priorités du terrain. Â»

Cette collaboration est aussi un moteur d’engagement puissant pour les étudiantes et étudiants. « Ils adorent participer à des projets qui les mettent en contact avec l’industrie, souligne la chercheuse. Ça leur donne l’occasion de travailler sur des développements concrets et de mieux saisir la portée de la recherche. Â»

Des retombées plus larges

Grâce à ces partenariats, la professeure Nejati continue de rapprocher la théorie de la pratique en appliquant la rigueur scientifique aux défis de l’industrie et en offrant aux étudiantes et étudiants des expériences formatrices qui les préparent à changer la donne au-delà du milieu universitaire. C’est ce type d’approche qui non seulement fait avancer la recherche, mais permet aussi de renforcer les liens entre l’Université et l’écosystème technologique canadien.