Entre autres initiatives, Rachel s’implique auprès de l’Association du Barreau canadien, participe à des conférences sur les besoins des personnes neurodivergentes dans la profession juridique et travaille à la création des liens de mentorat entre des juristes ainsi que des étudiantes et étudiants en droit neurodivergents.
C’est grâce à sa détermination et à son engagement qu’elle est maintenant la quatrième personne de la Section de common law à recevoir le prix Rosalie-Silberman-Abella de la Société royale du Canada.
D’une valeur de 1 000 $, ce prix est décerné chaque année à la diplômée ou au diplômé de chacune des facultés de droit au Canada étant la ou le plus susceptible d’exercer une influence positive sur l’équité et la justice sociale au Canada ou dans le monde. Il a été créé afin de souligner le départ à la retraite de la juge Abella, en 2021, qui siégeait à la Cour suprême du Canada.
« Il faut mettre en évidence les disparités tout en cultivant la solidarité, explique la lauréate. J’ai pris appui sur mes difficultés pour aider les autres personnes qui étudient le droit, car c’était la chose à faire. »
« Cet honneur témoigne de ma volonté de voir le Canada défendre l’équité comme valeur fondamentale, même quand ça dérange. »
Pendant ses études à la Faculté, Rachel avait à cœur de bâtir des ponts entre les personnes neurodivergentes qui étudient ou pratiquent le droit au Canada pour ainsi créer des occasions ayant pour but de favoriser une meilleure compréhension de leurs besoins et de la stigmatisation qu’elles vivent.
Depuis 2021, elle a constitué un réseau d’étudiantes, d’étudiants, d’avocates et d’avocats neurodivergents en Colombie-Britannique et en Ontario. En première année d’études, elle a animé un atelier pour les professeures et les professeurs de droit sur le thème de la neurodiversité. Conçu en partenariat avec une personne neurodivergente du milieu de l’éducation et l’Access to Justice Centre of Excellence de la Colombie-Britannique (ACE), l’événement avait pour thème la conception d’apprentissage inclusive.
« Nous voulions aider les professeurs de droit à comprendre et employer des stratégies adaptées aux différents processus d’apprentissage individuels et à reconnaître les forces de chaque apprenante ou apprenant, en plus d’encourager la tenue de discussions productives sur l’expérience des étudiantes et étudiants susceptibles de se sentir négligés. L’atelier abordait aussi la difficulté d’enseigner à un groupe diversifié, dont les besoins sont forcément variés. »
À l’international, Rachel a tissé des liens en vue d’organiser des événements avec la Law Society du Disabled Solicitors Network au Royaume-Uni, Chris Seel, conseiller en EDI et des gens de la région, comme James Smithers , qui a discuté avec des étudiantes et des étudiants canadiens des mesures que peuvent prendre les cabinets pour offrir un milieu de travail équitable aux personnes autistes ou atteintes d’un TDAH.
« J’ai posé ces gestes parce que je suis convaincue que le milieu juridique doit en faire plus pour favoriser l’accessibilité et la mise en place de pratiques équitables qui profitent à tout le monde. »
Rachel fait également partie d’un réseau d’avocates et d’avocats du Québec et de l’Ontario qui travaillent à mieux faire connaître la neurodiversité dans la profession tout en respectant le choix de certaines personnes de ne pas révéler leur neurodivergence et le caractère confidentiel de leurs capacités.
Elle a copublié des articles sur le site Web Law360 avec Rebekah Smith, avocate et lauréate elle aussi du prix Rosalie-Silberman-Abella, et sur des sites d’associations juridiques, à la fois pour sensibiliser le milieu et proposer des solutions.
Elle a aussi participé à des tables rondes pour le Stanford Neurodiversity Project et l’Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS), et créé le site Web du projet Canadian Neurodiversity in Law en collaboration avec l’ACE pour briser l’isolement des personnes neurodivergentes qui étudient ou pratiquent le droit au Canada.
Pendant ses études de droit, elle a également travaillé comme responsable de programme au centre communautaire Overbrook d'Ottawa dans le cadre du programme parascolaire et comme entraîneuse de soccer. Son superviseur a souligné que « la passion de Rachel pour les loisirs et son désir de redonner à la communauté transparaissaient dans chacune de ses tâches ».
Rachel a aidé à générer des données désagrégées adaptées sur le plan culturel pour les étudiantes et les étudiants noirs en droit et pour le corps professoral autochtone.
Pendant sa première année au doctorat, comme directrice nationale de la défense des droits à l’Association des étudiants noirs en droit du Canada, elle a copublié le premier recensement pancanadien de la sous-représentation des personnes noires dans ce domaine d’études.
Par solidarité, elle a écrit un article pour l’Association du Barreau canadien et le Barreau de l’Ontario sur l’urgence d’embaucher davantage de professeures et de professeurs autochtones et noirs, également sous-représentés. À titre individuel, elle a sondé le milieu : facultés de droit, professeures et professeurs noirs et autochtones, associations étudiantes autochtones de droit et sections régionales des associations d’étudiantes et d’étudiants noirs en droit.
Celle qui sera bientôt stagiaire chez Demas Schaefer Family Lawyers, à Edmonton, se dit « profondément honorée » de recevoir le prix, mais précise qu’il ne s’agit pas d’une simple marque de reconnaissance.
Le prix symbolise pour elle trois grandes valeurs.
« D’abord, la neurodiversité est une forme naturelle et précieuse de différence humaine. Ensuite, la profession juridique gagne à accueillir la neurodiversité pour que les gens puissent non seulement s’épanouir, mais agir comme leaders et transformer la profession. »
« Enfin, on ne devrait pas avoir à révéler sa neurodivergence pour se faire comprendre ou faire partie d’un groupe. La neurodiversité amène son lot de forces et d’embûches, et c’est par la sensibilisation et l’entraide qu’on cultive un environnement valorisant la diversité des points de vue et qu’on améliore les relations avec la clientèle, les collègues, les avocates superviseures et les avocats superviseurs. »
Une fois son diplôme en poche, Rachel collaborera avec l’ACE pour trouver de nouveaux moyens d’aider les gens qui pratiquent ou étudient le droit dans différentes provinces, et pour épauler les avocates et les avocats qui ne souhaitent pas révéler leur neurodivergence.
Toutes nos félicitations à Rachel pour ce prestigieux prix!