Entre la grande barrière de corail, les touk-touks thaïlandais et la réunification de trois générations d’une famille ghanéenne, ce congé sabbatique est devenu, selon les mots de Charles Achampong, une pause délibérée et transformatrice.
De retour au pays, il a publié le livre , à mi-chemin entre le récit de voyage et le guide à l’intention des familles qui rêvent d’aventure.

Du rêve à la décision
Cette décision n’a pas été prise sur un coup de tête : le couple caressait ce rêve depuis sa lune de miel au Brésil, en 2011. L’idée folle de faire un jour le tour du monde avec leurs enfants à venir a mûri lentement durant la décennie qui a suivi. « Nous avons commencé à mettre de l’argent de côté, à simplifier notre mode de vie, à faire des choix raisonnés, jusqu’à ce que ce rêve ne nous paraisse plus si fou », raconte-t-il.
Même au plus fort de sa carrière de leader dans les secteurs public, privé et philanthropique, une sensation de fébrilité lui collait à la peau. « J’ai commencé à m’interroger sur ma vie, mais dans une optique curieuse, à la recherche de réponses, dit-il. Je ne cherchais pas une plus grande notoriété ou un titre plus prestigieux; je voulais savoir si je vivais aussi pleinement que je le voudrais. »
Le voyage a toujours été au cœur de la relation entre Charles et Janice, qui ont transmis le goût de l’exploration à leurs filles. « Kasia a fait ses premiers pas à Istanbul, et Ayana a fait son premier voyage à l’étranger en Croatie. Comme nous n’avons jamais eu de voiture, elles ont passé plus de temps en avion qu’en auto dans leur vie », plaisante-t-il.

En 2024, alors que tout était revenu à la normale dans l’après-pandémie et que les filles avaient atteint l’âge idéal pour entreprendre un long voyage, le rêve est devenu réalité. Armée de valises à roulettes et de sacs à dos, la petite famille s’est envolée à la conquête du monde. Charles n’oubliera jamais le désert d’Arabie, en Jordanie, où tous les quatre ont dormi à la belle étoile avec une famille de nomades.
Pendant ce voyage, Charles a découvert de nouvelles facettes de la personnalité de ses filles et s’est aussi recentré sur lui-même : « Je suis maintenant plus introspectif que jamais. Avant, je me préoccupais toujours de l’avenir, sans prendre le temps de profiter du présent. Mais on doit mordre dans la vie à pleines dents, et pas se contenter de la regarder passer. »
Il a également appris à lâcher prise quand il n’a pas de contrôle sur les événements, comme la perte de son emploi à son retour au Canada. « J’en ai été bouleversé, admet-il. Mais avec le temps, j’ai réalisé que je n’avais aucune raison de me mettre dans cet état. Je venais de vivre une expérience extraordinaire avec ma famille. »
Un désir de transmettre les leçons apprises
Après avoir tenu un blogue tout au long de son aventure, Charles s’est laissé convaincre par des proches d’en faire un livre. Around the World in Family Days est sorti aux éditions Lucky Book au début de 2025.
Chaque chapitre porte sur un pays différent selon un thème central, et des sections de « pause et réflexion » invitent les lectrices et lecteurs à appliquer les leçons de Charles dans leur propre vie. Le livre aborde également divers aspects pratiques, comme le budget et la logistique.
Son auteur espère convaincre les parents que leur famille n’est pas un frein à la poursuite de leurs idéaux. « On a tendance à se servir des enfants comme d’un prétexte pour ne pas faire ce qu’on aimerait, sans même explorer les possibilités », observe-t-il.
Si Around the World in Family Days relate le tour du monde de la famille Achampong, les enseignements qu’il renferme s’appliquent tout autant à la sphère professionnelle. En effet, il encourage les leaders à prendre soin de leur bien-être sans sacrifier la productivité et propose des stratégies pour bien travailler sans s’épuiser. Ses voyages et sa carrière ont inspiré à Charles de simples stratégies pour mieux organiser son emploi du temps, en se ménageant davantage de petites pauses durant la journée.

Aujourd’hui, Charles est cadre en résidence chez Capacity Canada et continue de raconter son histoire et de transmettre ses stratégies professionnelles dans des et des balados. Le message qu’il communique à ses auditoires et à la communauté diplômée de l’Université d’Ottawa est simple : « Pour donner un véritable sens à sa vie, il faut oser prendre les chemins de traverse. Faire une pause et se mettre à l’écoute des autres et de soi. »